Quelle est la fiscalité applicable aux SCI familiales en France

La SCI familiale bénéficie d’une fiscalité avantageuse sur les revenus fonciers, avec possibilité d’option à l’impôt sur les sociétés.


La fiscalité applicable aux Sociétés Civiles Immobilières (SCI) familiales en France dépend principalement de leur régime d’imposition, qui peut être celui de l’impôt sur le revenu (IR) ou de l’impôt sur les sociétés (IS). Par défaut, une SCI familiale est soumise à l’imposition sur le revenu, ce qui signifie que les revenus locatifs ou les plus-values sont directement imposés au niveau des associés, proportionnellement à leurs parts dans la société. Cependant, il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés, ce qui entraîne une imposition distincte des résultats de la SCI et implique des règles spécifiques en matière de distribution des bénéfices et de plus-values.

Nous allons détailler les deux régimes fiscaux applicables aux SCI familiales, en présentant leurs caractéristiques, avantages et inconvénients, ainsi que les mécanismes d’imposition des revenus et des plus-values. Nous aborderons également les aspects pratiques, tels que la façon de déclarer les revenus issus d’une SCI familiale, les obligations comptables, et les conséquences fiscales en cas de cession de parts sociales. Enfin, nous présenterons des exemples concrets pour mieux comprendre l’application de ces règles fiscales pour les SCI familiales en France.

1. Imposition par défaut : l’impôt sur le revenu (IR)

Par défaut, une SCI familiale est transparente fiscalement, ce qui signifie que les revenus générés par la société (notamment les loyers) sont imputés directement sur la déclaration de revenus des associés. Chaque associé déclare ainsi sa part des bénéfices dans sa déclaration personnelle, selon sa tranche marginale d’imposition. Cette transparence fiscale permet notamment :

  • Une imposition au taux progressif de l’impôt sur le revenu, ce qui peut être avantageux si les associés ont des revenus modestes.
  • Un régime fiscal favorable en cas de déficit : les associés peuvent imputer leur quote-part de déficit sur leur revenu global, sous conditions.
  • Les plus-values réalisées lors de la cession de parts sociales sont imposées au niveau des associés, selon le régime des plus-values mobilières ou des plus-values immobilières selon la nature des biens.

2. Option pour l’impôt sur les sociétés (IS)

La SCI familiale peut choisir d’être imposée à l’impôt sur les sociétés. Ce régime entraîne que :

  • La SCI est imposée directement sur ses bénéfices au taux normal de l’IS (15% jusqu’à 42 500 € de bénéfices pour les PME, puis 25% au-delà en 2024).
  • Les distributions de dividendes aux associés sont ensuite imposées au niveau de chaque associé, entraînant une double imposition (au niveau de la SCI puis des associés).
  • Les amortissements des immeubles peuvent être pratiqués, ce qui réduit le résultat imposable.
  • Les plus-values immobilières sont imposées au niveau de la SCI selon le régime des plus-values des sociétés, souvent moins avantageux que le régime des particuliers.

Comparaison des deux régimes

CritèreImpôt sur le revenu (IR)Impôt sur les sociétés (IS)
Imposition des bénéficesAu niveau des associés, proportionnellement à leur partAu niveau de la SCI
Taux d’impositionProgressif (0% à 45%) + prélèvements sociaux (17,2%)15% jusqu’à 42 500 € puis 25%
Déduction des amortissementsNon possiblePossible, réduit le résultat imposable
Imposition des plus-valuesRégime des particuliers (abattements selon durée de détention)Régime des sociétés (imposition complète)
Complexité comptableSimpleComptabilité commerciale et déclarations plus lourdes

3. Obligations déclaratives et administratives

En régime IR, chaque associé doit déclarer sa quote-part des résultats de la SCI dans sa déclaration de revenus (formulaire 2044 ou annexe spécifique). La SCI doit tenir une comptabilité simplifiée et fournir une répartition des résultats. En régime IS, la SCI doit tenir une comptabilité commerciale, déposer une déclaration de résultat (formulaire 2065), et respecter des obligations fiscales plus contraignantes.

4. Cas particuliers et conseils pratiques

  • Le choix du régime fiscal doit être réalisé en fonction de la situation des associés, des objectifs patrimoniaux et de la nature des revenus.
  • Il est possible de changer de régime fiscal, mais cette option est irrévocable après 5 ans.
  • Le régime IR est souvent préféré pour la gestion familiale et la transmission du patrimoine, grâce à la transparence fiscale et aux abattements sur les plus-values.
  • Le régime IS peut être avantageux dans le cadre d’une gestion professionnelle ou lorsque la société souhaite réaliser des investissements importants amortissables.

Comprendre l’imposition sur les revenus locatifs d’une SCI familiale

La fiscalité des revenus locatifs d’une SCI familiale est un aspect crucial pour tous ceux qui souhaitent gérer un patrimoine immobilier en famille. Une SCI, ou société civile immobilière, permet de détenir et gérer des biens immobiliers tout en facilitant la transmission du patrimoine. Toutefois, la manière dont les revenus générés par ces biens sont imposés peut varier en fonction du régime fiscal choisi.

Les deux régimes fiscaux principaux

Pour la taxation des revenus locatifs, la SCI familiale peut opter entre :

  • Le régime de l’impôt sur le revenu (IR) – par défaut, les revenus sont imposés directement au niveau des associés, au prorata de leur part dans la SCI.
  • Le régime de l’impôt sur les sociétés (IS) – option possible sous certaines conditions, où la SCI est considérée comme une entité imposable et paie l’impôt sur ses bénéfices.

Impôt sur le revenu (IR) : fonctionnement et avantages

Sous ce régime, les revenus locatifs perçus sont directement répartis entre les associés et ajoutés à leurs propres revenus imposables. Chaque associé déclare sa quote-part dans sa déclaration de revenus personnelle.

Exemple concret : si une SCI familiale perçoit 12 000 € de loyers annuels et qu’un associé détient 50 % des parts, il devra intégrer 6 000 € dans son revenu imposable.

  • Avantages : simplicité de gestion, possibilité de bénéficier du régime micro-foncier pour les revenus locatifs inférieurs à 15 000 € par an, et déduction des charges réelles (travaux, intérêts d’emprunt, frais de gestion).
  • Inconvénients : progressivité de l’impôt selon la tranche marginale d’imposition de chaque associé, ce qui peut entraîner une imposition élevée en cas de forte tranche marginale.

Impôt sur les sociétés (IS) : modalités et implications

Lorsqu’une SCI familiale opte pour l’IS, elle est imposée directement sur ses bénéfices au taux de :

Tranche de bénéficesTaux d’imposition
Jusqu’à 42 500 €15 % (taux réduit)
Au-delà de 42 500 €25 % (taux normal en 2024)

Dans ce cadre, il est possible de déduire l’ensemble des charges relatives à l’activité, y compris les amortissements du bien immobilier, ce qui peut réduire significativement le bénéfice imposable.

Conseil pratique : l’option pour l’IS est souvent intéressante pour des SCI détenant des biens générant des forts revenus locatifs ou des charges importantes, car elle permet d’optimiser l’imposition via l’amortissement.

Comparaison des régimes IR et IS pour une SCI familiale

CritèreImpôt sur le revenu (IR)Impôt sur les sociétés (IS)
Imposition des revenusAu niveau des associés, selon leur tranche d’impositionAu niveau de la SCI, taux fixe sur les bénéfices
Déduction des chargesCharges réelles uniquementCharges réelles + amortissements
Complexité comptableSimpleComptabilité commerciale obligatoire
Distribution des bénéficesLibreDividendes soumis à imposition supplémentaire chez les associés

Cas d’utilisation : optimisation fiscale d’une SCI familiale

Une famille possédant plusieurs appartements loués a constaté une forte imposition via le régime IR. Après analyse, elle a opté pour l’IS, amortissant ainsi ses biens et réduisant son bénéfice imposable. En 3 ans, elle a réduit son imposition globale de 20 %, tout en conservant la gestion familiale du patrimoine.

Ce cas illustre l’importance de choisir le régime fiscal adapté à la situation spécifique de la SCI familiale, un choix qui doit être fait en concertation avec un expert-comptable ou un conseiller fiscal.

Questions fréquemment posées

Qu’est-ce qu’une SCI familiale ?

Une SCI familiale est une Société Civile Immobilière constituée entre membres d’une même famille pour gérer un patrimoine immobilier commun.

Quel régime fiscal s’applique par défaut à une SCI familiale ?

Par défaut, la SCI est soumise à l’impôt sur le revenu (IR) dans la catégorie des revenus fonciers, chaque associé déclarant sa quote-part.

Peut-on opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) ?

Oui, la SCI peut opter pour l’IS, ce qui entraîne une imposition des bénéfices au niveau de la société avant distribution aux associés.

Quelles sont les conséquences fiscales de l’option pour l’IS ?

Les bénéfices sont taxés à un taux fixe, mais les plus-values et les amortissements sont traités différemment, ce qui peut influencer la fiscalité globale.

Comment sont imposés les associés d’une SCI familiale ?

Les associés sont imposés sur leur part de bénéfices selon leur régime fiscal personnel, en revenus fonciers à l’IR ou en dividendes à l’IS.

Quels sont les avantages fiscaux d’une SCI familiale ?

La SCI familiale facilite la transmission du patrimoine immobilier et permet une gestion souple des biens, avec une fiscalité adaptée selon l’option choisie.

AspectRégime par défaut (IR)Option Impôt sur les Sociétés (IS)
Imposition des bénéficesAu niveau des associés, au taux marginal d’impositionAu niveau de la société, taux fixe (15% ou 25%)
Déductibilité des chargesCharges déductibles des revenus fonciersAmortissements et charges déductibles de la base imposable
Plus-values immobilièresImposition selon régime des particuliersIntégrées au résultat imposable, avec règles spécifiques
Distribution des dividendesPas de dividendes, bénéfices directement imposésDividendes imposés au niveau des associés
TransmissionFacilitée par la répartition des partsTransmission plus complexe, notamment en cas de cession

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